La loi c’est moi (…) 

Faudrait-il se pencher sur le cas de ce magistrat qui a été agressé à Toamasina ? Les magistrats membres du Syndicat des Magistrats de Madagascar en tout cas sont relativement préoccupés et se sont donné le mot pour exprimer leur solidarité envers leur confrère de Toamasina. En cinquante ans de vie républicaine, cette agression est une première. Bien qu’aucune revendication ou autres explications n’aient filtrées, il est sur que le coup vient d’une personne ou une entité qui a une dent contre ce magistrat.

Ailleurs, Al-Qaïda perpètre des attentats contre des juges à Bagdad pour des raisons évidentes aux yeux de cette organisation : c’est une riposte aux condamnations à mort de sunnites dans les prisons chiites. Le 17 août, il y a eu un attentat contre le juge Bandar à Bagdad, et contre trois autres juges qui ont également été blessés par l’explosion d’une bombe entre Baladrouz et Baqouba, au nord-est de Bagdad.

Sans amoindrir le cas de ce magistrat de Toamasina, il faut reconnaitre qu’il y a eu pire que ça ! En Italie, il y a eu le cas du juge Giovanni Falcone qui fut assassiné par la Cosa Nostra dans ce qu’on appelle le « Massacre de Capaci », le 23 mai 1992, avec sa femme Francesca Morvillo, elle-même juge, suivi de près, deux mois plus tard par son ami le juge Paolo Borsellino. Ce sont des extrêmes mais qui reflètent la position délicate où sont mise les juges, ici comme ailleurs.

Assurément, plus d’un juge rêverait d’être à la place du juge Dredd, ce héros du film du même nom incarné par Sylvester Stallone à l’écran, et son fameux « la loi c’est moi (…) » (sic). On peut toujours rêver quoi ! Bien que l’on reste perplexe face au bras de fer entre les juges et les avocats dans un procès, celui du 07 février 2009, où le profane se perd dans les joutes que se font ces érudits de la loi, joutes qui se jouent dans les textes et ….dans les verbes. Verbiages d’hommes de loi n’est pas celui du commun des malagasy en tout cas.

Il faut comprendre aussi que le métier de « juge » n’est pas chose aisée, rien qu’à voir les répercussions que cela peut avoir sur la population après une décision de justice : toutes les issues menant vers les cinq communes du district d’Atsimondrano ont été barrées par le propriétaire de la cité Hazovato qui est fort de son droit en référence à la décision du tribunal qui a tranché en sa faveur sur ce litige épineux. Quid du droit de l’individu contre l’intérêt général ?