Pire que la loi du talion il n’y a pas 

Cette fâcheuse habitude qu’a prise la population malagasy à pencher facilement vers la vindicte populaire devient de plus en plus dangereuse. Un peu comme si la charia était entrée dans les mœurs par la grande porte. Les cas de jugement populaire suivi de tabassage et mise à mort se font de plus en plus nombreux et de plus en plus fréquent, récemment à Nosy Be, le cas d’un voleur, selon la population d’une localité, qui s’est fait tuer et charcuté est édifiant ! Loin de s’appuyer sur les rouages de la justice, qui sont là pour pareil cas, la population a pris la tangente pour juger et condamner fissa-fissa. Et ces cas se retrouvent du nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest du pays et même dans la capitale qui n’est pas du tout épargné par la recrudescence de l’insécurité. Car même les conflits de voisinage peuvent tourner au vinaigre, jusqu’au meurtre tel ce qui s’est passé à Anjanahary où le conflit entre voisin s’est terminé en meurtre, faisant impasse à ce paraitrait logique en temps normal : ester en justice.

Il est malheureux de constater que la population, de guerre lasse, se défende avec l’instinct le plus basique et le plus vil qui soit : tuer. Sans aucune forme de jugement rationnel, sans aucun moyen de défense pour celui suspecté ou même pris en flagrant délit, pour seul sentence : la mort ! Inimaginable en ce troisième millénaire, inimaginable avec l’érudition de l’élite malagasy. Mais en fait d’élite et d’érudition, ceux qui en sont favorisé ont surement baissé le bras pour laisser place à la pagaille, à la racaille. Un nivellement par le bas se fait hélas sa place dans la société malagasy, bafouant les droits les plus élémentaires de l’individu. Les droits de l’homme n’est plus que notions abstraites bonnes pour les théoriciens qui sont, somme toute, tellement décalés de la réalité à Madagascar pour oser prétendre à une quelconque influence sur le cours de la vie dans la Grande Ile. La vie dans tous les secteurs semble être régie par l’instinct pour le moment, l’instinct de survie qui sur les bords flirte avec la loi de la jungle : manger ou être mangé, tuer ou être tué ! Carrément primaire, tellement bestial. Mais bon, les gens n’accordant plus confiance à ceux qui sont censés les protéger, les forces de l’ordre d surcroit, se rabattent à se faire justice eux-mêmes, faisant fi des structures étatiques prévues à cet effet.