Là où les borgnes sont rois…

Décidément, la circulation à Antananarivo peut réserver bien des surprises. Il est de plus en plus fréquent de constater la disparition des marquages au sol à force d’usure, tendant à induire en erreur les automobilistes. Induire en erreur est le terme exact car comment peut-on avoir toujours en tête, de mémoire, à moins d’être un GPS ambulant, les indications et balises ainsi que les autres marquages au sol sur la voie publique ? Il est bien beau d’ânonner qu’une fois le permis de conduire en main, on est censé tout savoir sur le code de la route ! Mais les panneaux, indications, marquages au sol on été inventés, instaurés et mis en place pour conforter un tout : le code de la route. Alors en l’absence ou à la disparition de ces derniers, c’est un cafouillis généralisé qui s’instaure.
Analakely et ses modifications de ces derniers mois n’a jamais été aussi chaotique pour la circulation automobile. La gestion des bouchons, devenus lots quotidiens, n’a jamais abouti à quelque chose de rationnelle jusqu’à maintenant. Analakely, Soarano, Ambodifilao, et ses flux de taxi-be interminables qui jouent au rodéo à longueur de journée ; Andohan’Analakely n’échappant pas à la règle. Harassant de devoir passer par ces axes là. Même le week-end, on ne peut pas couper aux aléas de la circulation en centre ville.
Mais il en a qui arrivent à tirer leurs épingles du jeu dans cette situation quasi-chaotique : les agents qui verbalisent à tour de bras profitant du flou sur les défauts de signalisation et autres marquages. Pensez donc, des policiers qui se font un max de chiffres juste en face du Tahala Rarihasina, se gaussant de la crédulité des automobilistes qui déboulent de la rue d’en face de l’hôtel Le Glacier pour bifurquer à gauche et remonter vers Andohan’Analakely : les marquages au sol à ce niveau ne sont pratiquement plus visible à mois d’y regarder à 1 mètre pour voir ce qu’il en est, ligne continue ou discontinue ? Eh oui, à un rythme de 2 voitures toutes les 5 minutes, faites le compte ! Et pas de discussion possible avec ces femmes policières qui vous dit, pince sans rire, « vous venez de franchir une ligne continue ». Une ligne continue des plus discutables pourtant vu la … « discontinuité effective » sur la chaussée ! Mais bon, on n’a qu’à obtempérer, on ne discute pas une décision d’un représentant de la loi, n’est-ce pas ? Mais en bougonnant que ce n’est pas évident de visu, on s’entend dire « allez au 1er arrondissement et demandez pourquoi c’est comme ça », eh bien, autant filer car c’est sur, on n’aura jamais raison… mais tout de même, pourquoi autant de voitures qui se sont fait choper sur ce petit bout de chaussée en une matinée de début de week-end ? Autant jouer la carte de la prévention en postant un policier là où ça prête à confusion jusqu’à ce que ce soit corrigé, plutôt que de sévir à tour de bras…